Après l'obtention de mon titre de Psychologue clinicienne en 2007, je souhaitais poursuivre mes études en réalisant une thèse en psychologie avec l'objectif de devenir MCU. J'étais en effet admirative et pleine de gratitude envers plusieurs des enseignants qui m'avaient formée en psychologie et je rêvais de pouvoir un jour transmettre à mon tour ce savoir à des psychologues en devenir.

​

Ayant réalisé une thèse sans financement, je devais exercer une activité professionnelle en parallèle de mon doctorat. J'ai ainsi décidé de créer mon propre cabinet libéral de psychologie qui me permettait d'exercer un métier non pas juste "alimentaire" mais en totale cohérence avec le champ théorique qui me passionnait : les Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC). Approche théorique dans laquelle je me suis spécialisée lors d'une formation complémentaire à mon Master de psychologie. Cette formation, d'une durée de 3 ans, a été obtenue au sein de l'Association Française de TCC (AFTCC, Paris).

​

Au sein de mon activité libérale, j'ai rencontré une multitude de patients, présentant toutes sortes de psychopathologies, mais également des personnes sans "pathologie" mais en quête d'un sens à donner à leur vie, en quête d'un bien-être ou d'un mieux-être. Ces dernières ont eu un écho fort en moi car plus j'avançais dans ma carrière universitaire, plus je me questionnais sur le sens que je souhaitais donner à ma vie professionnelle. En effet, une fois qualifiée et en poste en tant que MCU, j'ai découvert l'envers du décor du métier d'enseignant-chercheur à l'université (la lourdeur des charges administratives, les difficultés à obtenir des financements pour la recherche, le manque de temps pour créer des cours de qualité ou rédiger des articles scientifiques etc.). A ce moment, ma vie professionnelle manquait de sens car je n'arrivais pas à exercer le métier dont je rêvais de la manière dont je le souhaitais. Je me sentais de moins en moins épanouie au travail et de plus en plus fréquemment sous tension, stressée. Heureusement, mon activité clinique auprès de mes patients et mes interventions en entreprises sur les thématiques des RPS (risques psychosociaux) et de la QVT (qualité de vie au travail) venaient contre-balancer cela.

​

Et puis un jour j'ai souhaité proposer un nouvel enseignement à mes étudiants en Master de psychologie pour leur faire découvrir une variante des TCC : la Thérapie d'Acceptation et d'Engagement ACT (Acceptance and Commitment Therapy). Avant de pouvoir transmettre ces notions à mes étudiants, il a fallu que je m'y forme moi-même auprès du père fondateur de l'ACT (Dr. Steven Hayes) et de l'un des plus grands formateurs en la matière : le Dr. Russ Harris.

​

La découverte de cette thérapie a été une véritable révélation pour moi. Il y avait un "avant l'ACT" et un "après l'ACT" à la fois dans ma vie personnelle et ma vie professionnelle. J'ai compris comment mener une vie riche, pleine de sens et épanouissante même en présence de pensées et d'émotions douloureuses. J'ai compris comment m'engager dans des choix de vie et des actions en accord avec mes valeurs personnelles, en savourant chacun de ces moments plein de sens, et cela que ma vie soit paisible et heureuse ou faite d'obstacles ou de mauvaises nouvelles. 

​

Si j'avais choisi cette carrière de MCU en première intention c'était pour les valeurs de partage, de transmission des savoirs (i.e. rôle d'enseignant) et dans l'espoir de connaître la saine émulation qui lie des scientifiques désireux de faire progresser la science et d'apporter des réponses concrètes aux difficultés des patients (i.e. rôle de chercheur). Ce n'était pas pour passer la majeure partie de mon temps à réaliser des tâches administratives ou à travailler dans une ambiance conflictuelle ou de compétition du fait de la rareté des ressources...

​

J'ai alors réalisé que j'étais bien plus intéressée par le fait d'apporter une aide concrète à mes patients, de les accompagner dans la construction d'une vie riche, épanouissante et pleine de sens tout en leur apprenant à gérer leurs émotions et pensées difficiles. J'ai donc décidé de mettre un terme à ma carrière universitaire en 2022 pour pouvoir me consacrer pleinement à mon activité clinique. Je souhaitais avoir le temps de continuer à proposer des suivis psychothérapiques individuels, mais également avoir le temps de créer des ateliers en petits groupes sur des thématiques variées afin d'aider le plus grand nombre possible de personnes. 

​

Toujours animée par mes valeurs de "partage, transmission des savoirs" et l'envie de continuer à "enseigner, former", je réfléchissais également à la manière de faire connaître cette thérapie ACT à un maximum de personnes. Inspirée par mon histoire personnelle (i.e. la phase où je me sentais sous tension au travail, stressée et dans laquelle je ne trouvais plus vraiment de sens à mon activité professionnelle universitaire), j'ai souhaité oeuvrer dans le domaine de la prévention des RPS et l'amélioration de la QVT en proposant à des organisations publiques ou privées des plans de prévention basés sur la thérapie ACT. 

​

En faisant des recherches sur d'éventuels programmes existants qui auraient d'ores et déjà été vérifiés par la recherche expérimentale, je suis tombée sur l'organisation australienne PsyFlex. J'ai découvert les programmes créés par les Dr. Natasha Lazareski et Russ Harris, basés sur l'ACT, et destinés à prévenir les RPS et à améliorer la QVT. Et dès les premiers instants où j'ai découvert ces programmes, je les ai adorés. Ils ont été une source d'inspiration profonde pour moi, aussi bien pour ma vie personnelle que professionnelle. 

J'ai alors réalisé que ces programmes, validés par la science, étaient d'ores et déjà disponibles dans plusieurs pays anglophones mais qu'ils n'étaient, en 2019, pas encore accessibles à une population francophone. J'avais tant à coeur que d'autres personnes puissent bénéficier, comme moi, de ces interventions, que je suis entrée en contact avec le Dr. Lazareski pour lui proposer de devenir la représentante française de leurs programmes. De cette rencontre est née l'une des collaborations les plus riches et les plus épanouissantes que j'avais connue jusqu'à présent dans ma carrière. Je connaissais - enfin! - cette saine émulation à laquelle j'aspirais en choisissant quelques années auparavant une carrière universitaire : un réel partage d'expériences, d'informations pour pouvoir proposer une aide concrète et qualitative aux personnes ou aux organisations en difficulté.​

Je suis aujourd'hui parfaitement épanouie dans ma vie professionnelle car celle-ci est guidée par mes valeurs fondamentales :

• La bienveillance, l'empathie, la compassion et le soin des autres; valeurs dans lesquelles je m'engage au quotidien auprès de mes patients dans mes suivis psychothérapiques individuels ou en petits groupes

• Le partage, la créativité, le soutien et l'authenticité que je ne manque pas d'incarner lors de mes interventions auprès d'organisations publiques et privées pour promouvoir la santé mentale et la qualité de vie au travail